L'amour et les forêts ***
Film de Valérie Donzelli (2023) Article vu 134 fois
D’après le roman d’Éric Reinhardt
Blanche (Virginie Efira) est professeur de français, passionnée par son métier. Sa rencontre avec Grégoire (Melville Poupaud), qui travaille dans une banque, prend dans un premier temps la forme d'une parfaite idylle. Très vite, Blanche tombe enceinte. Ils se marient. Ensuite, Grégoire lui annonce qu'il est muté à Metz. Ils quittent la Normandie pour la Lorraine. Blanche s'éloigne de ses proches et de sa sœur jumelle Rose et s’ouvre à une nouvelle vie. Mais peu à peu elle se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux.
Grégoire, dévoile peu à peu une nature manipulatrice, conséquence d’une forte anxiété inconsciente. On perçoit au fil du temps, ses doutes, ses craintes et une stratégie d’évitement basée sur le mensonge. Il reste une personne complexe, et les réactions de retrait de Blanche vont accentuer ses craintes instinctives, et c’est l’enclenchement d’une espèce de spirale infernale.
Blanche révèle rapidement un grand besoin d’affection, de lien et aussi de séduction. Sa personnalité se laisse peu à peu entraîner dans ce puit sans fond.
Le film dévoile progressivement cet emballement mimétique de la violence, chaque réaction négative, et justifiée, de Blanche, relance immédiatement les surenchères toxiques de Grégoire. Sur ce point j’ai trouvé le film instructif, car personne n’est à l’abri de ce processus : toute réaction victimaire, rebelle, moralisatrice ou excessive va entraîner chez l’autre automatiquement une surenchère.
Le film est bien écrit avec un scénario ajusté qui laisse peu à peu se dévoiler l’horreur. Virginie Efira, comme Melville Poupaud, sont parfaits dans leur rôle. On peine à imaginer d’autres acteurs à leur place.
Petit bémol, les scènes d’intimité sexuelle auraient pu être plus discrètes sans rien ôter au suspens.