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Mc Fred

Cinéphile, architecte, réalisateur vidéo, peintre, animateur et consultant........................... J'aime le Vrai, le Beau, le Bien, le Bon..............60 160 visites depuis l'ouverture du blog. Goûtons 'instant présent !

Publié par Mc Fred

Critique vue 283 fois

Film d'Alexis Michalik 

 

Edmond****

La critique d'Annie. 

Un bon film?  

 « Ah ! Non ! C’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu ! Bien des choses en somme… » 

Vous avez bien sur reconnu le début de la célèbre et flamboyante tirade du nez extraite de l'acte I scène 4 de la pièce Cyrano de Bergerac, écrite par Edmond Rostand et qui le soir de la première, le 28 décembre 1897 fut un triomphe : les comédiens sont rappelés quarante fois !

Cette tirade nous l'entendrons deux fois dans le film. Et nous allons y revenir. Mais face à un scénario et une mise en scène virevoltants, il faut donner quelques rapides repères.

Ce film est une "auto adaptation" de la pièce de théâtre d'Alexis Michalik créée au Théâtre du Palais Royal, à Paris, en 2016. C'est une pièce comique qui retrace, avec quelques libertés, la fin de l'élaboration par Edmond Rostand de son fameux Cyrano. Le projet de film a précédé celui de la pièce de théâtre, mais personne n'avait voulu s'emparer du scénario. Aussi Alexis Michalik en a fait une adaptation pour les planches, (5 Molière en 2017 !)

Edmond****

Et le cinéma dans tout ça ? Justement il n'a pas abandonné ce projet qu'il avait en tête depuis une quinzaine d'années et il passe à 36 ans derrière la caméra. Est-ce du théâtre filmé ? Pas du tout. Au brio de la pièce, Michalik ajoute la vision cinématographique : le spectateur évolue dans cet univers parisien au milieu des foules, des chevaux, des hôtels, des voitures postale, des costumes. Les lieux d'action sont variés comme la brasserie où Edmond tente d'achever sa pièce, les appartements, et les théâtres bien sur, animés par l'esprit d'une vraie troupe de théâtre, où les péripéties de la "vraie" vie vont se mêler à celles des personnages.

Edmond****

C'est donc sur ce  scénario original que se construit le film avec une réelle attention portée à la distribution des rôles qui est parfaite. Thomas Solivérès campe un Edmond Rostand touchant et tourmenté, parfois crédule, parfois ingénu ou désespéré; Olivier Gourmet donne toute la truculence nécessaire à ce comédien Constant Coquelin, le premier à avoir "endossé" si je puis dire, le nez de Cyrano. Tous les rôles sont pertinents et brillamment interprétés. Mathilde Seigner en diva capricieuse, les deux mafieux corses en financiers avides, Tom Leeb et Lucie Boujenah pour le couple Roxanne /Christian, tous communiquent un enthousiasme au service de Cyrano.

Et Alexis Michalik, qui décidemment à bien des talents, est aussi dans la distribution sous les traits de Feydeau. Notons enfin l'humour très présent, et les rires dans la salle étaient significatifs.

Edmond****

On a donc le bonheur à travers ce film, Edmond, de retrouver les tirades de la pièce, avec la encore des astuces de mise en scène comme celle du nez mais aussi de la dernière tirade de Cyrano.

« Ce soir, quand j’entrerai chez Dieu, Mon salut balaiera largement le seuil bleu, Quelque chose que sans un pli, sans une tache, J'emporte malgré vous, mon panache ! »

Et c'est  sur cette dernière note que se détache la conclusion : le panache. Celui d'un film haut en couleur et quand le cinéma se met ainsi au service du théâtre, les spectateurs jubilent.

Quelques scènes un peu lestes, font réserver le film aux adultes et grands adolescents.

Edmond****

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