Au revoir là haut****
film d’Albert Dupontel 2017 Article vu 539 fois
Emotion, tendresse, désespoir, fantaisie, arnaque, amitié, humour, guerre……et quoi encore ?
Un film dense, adapté du roman éponyme de Pierre Lemaître, Goncourt 2013, mis en scène, et interprété par Albert Dupontel.
Ce film est un grand spectacle, avec une reconstitution du Paris des années 20 parfaitement maitrisée, des scènes de tranchées et de combat pleines de fureur, une distribution des rôles impeccable (Niels Arestrup, Laurent Lafitte, Emilie Duquene, Mélanie Thierry, Nahuel Perez Biscayart…). Le tout au service d’une histoire qui a enthousiasmé Albert Dupontel lorsqu’il découvre le livre.,
Et comme on le comprend car en effet cette histoire est tour à tour pathétique, drôle, invraisemblable, mystérieuse et…réaliste aussi.
Tout commence au Maroc en 1920, dans un poste de police. Albert Maillard (Albert Dupontel), menotté, essaie de raconter son histoire….qui commence le 9 novembre 1918, soit quelques jours avant l’armistice. Dans la tranchée, les hommes attendent la fin de la guerre. Albert Maillard est de ceux là avec son ami Edouard Péricourt, jeune peintre qui croque avec talent ses compagnons d’infortune.
Mais c’est sans compter le fanatisme du lieutenant Pradelles (Laurent Lafitte, magistral) qui renvoie ses hommes au combat.
Les deux amis vont s’en sortir…mais à quel prix ! Edouard défiguré, Albert sans ressources, vont regagner Paris. Entre les deux amis, Louise (excellente Héloïse Balster) va s’immiscer : c’est une toute jeune orpheline de guerre, et avec elle la fantaisie va s’installer au sein de cet étrange et improbable trio, jusqu’à monter une arnaque….aux monuments aux morts !
Visuellement, le film est excellent et avec le coté « décalé » de Albert Dupontel, il prend une dimension tantôt fantastique, avec l’utilisation des masques derrière lesquels Edouard tente de cacher son visage ravagé, tantôt intimiste lorsque la caméra capte les expressions de détresse, ou les sourires des personnages. Ceux ci sont hauts en couleur, avec une mention particulière pour Laurent Lafitte, (oui, le lieutenant des tranchées) qui occupe une grande place dans le déroulement de l’intrigue, et pour Nils Arestrup tout à la fois odieux et touchant….
Il y a aussi beaucoup de fantaisie, de scènes cocasses, de tendresse, des « ingrédients » qu’on retrouve plus ou moins dans la filmographie d’Albert Dupontel qui signe ici un film ambitieux, plein de souffle épique, avec des clins d’œil du côté de Buster Keaton (je leur trouve d’ailleurs une certaine ressemblance).
Pour tout public à partir de l’adolescence ( à vous de voir quand elle commence !)
Annie de Butler 29 octobre 2017